ARTS DE LA TABLE VINTAGE
Assiettes en porcelaine de Limoges, tasses à café en faïence de l’Est, couverts en métal argenté, ARCHIPEL s'attache à raconter l'histoire des objets à travers leur manufacture, parfois disparues, souvent oubliées.
LES MANUFACTURES
Assiettes en porcelaine de Limoges, tasses à café en faïence de l’Est, couverts en métal argenté, ARCHIPEL s'attache à raconter l'histoire des objets à travers leur manufacture, parfois disparues, souvent oubliées.
Ahrenfeldt
porcelaine de Limoges
Avant d’être fabricant, Charles Ahrenfeldt est décorateur sur porcelaine. En 1894 il fait construire sa propre manufacture au 83, faubourg Montjovis à Limoges et il en confie la direction à Arnold Grob, de nationalité suisse, qui était auparavant son agent commercial à Zürich.
La manufacture se développe et se fait remarquer à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925 à Paris, où elle obtient le Grand Prix. Un groupe financier rachète l’usine en 1958, dont l'activité cesse définitivement en 1969.
Arzberg
porcelaine
Une manufacture de porcelaine est fondée en 1887 à Arzberg, en Bavière. Sa renommée repose principalement sur les créations de Hermann Gretsch dont la collection Form 1382, dessinée en 1931 en application des principes édictés par le Bauhaus, marque un jalon dans l’histoire du design moderne et est toujours commercialisée aujourd’hui.
En 1954, les pièces de la collection rentrent même dans la collection permanente du MOMA à New-York. La même année, Heinrich Löffelhardt présente la collection Form 2000 qui devient rapidement un bestseller de la marque. En 2006, c’est au tour de Peter Schmidt de présenter sa propre version avec Form 2006 qui remporte plusieurs prix à des salons et expositions.
Après avoir plusieurs fois changé d’actionnariat, Arzberg fait aujourd’hui partie du groupe Rosenthal.
En 1828, Nicolas Fenal se retrouve propriétaire d’une faïencerie, fondée en 1719 à Pexonne, en Meurthe-et-Moselle. A son décès en 1857, ses enfants et neveux créent la marque Fenal Frères. Un des neveux, Théophile Fenal, crée sa propre manufacture à Badonviller qui se développe très rapidement. Après le décès de Théophile en 1905, son fils Edouard lui succède. En 1921, la famille Fenal rachète les faïenceries de Lunéville et Saint Clément qui seront dirigées par Edouard Fenal ; la faïencerie de Badonviller est alors dirigée par son fils Bernard puis par son héritier Gilbert. En 1963 les usines de Badonviller, Lunéville et Saint Clément sont fusionnées en une seule société. Dans les années 1980 le groupe Fenal se rapproche de Sarreguemines et continue la production. Les usines de Badonviller ferment leurs portes en 1990 et la production continue sur le seul site de Saint-Clément. Depuis décembre 2006, le groupe Fenal est associé avec d’autres anciennes manufactures pour former le groupe Terre d’Est.
L’entreprise est fondée en 1863 à Limoges, sous le nom de R. Delinières et Cie, dans laquelle Léonard Bernardaud est embauché comme apprenti. En 1895, il devient l’associé de R. Delinières dans la société, qui est dissoute en 1900 et remplacée par L. Bernardaud & Cie. L’entreprise se développe rapidement, notamment aux Etats-Unis grâce à l’ouverture d’un bureau à New-York dès 1911. En 1923, Léonard Bernardaud meurt et l’entreprise est reprise par ses deux fils qui continuent de développer ses activités et présentent des pièces aux Expositions Universelles de Paris en 1925, 1931 et 1937. En 1962, Pierre Bernardaud prend la direction de l’entreprise. Il la restructure en ouvrant en 1979, à Oradour-sur-Glane, un nouveau site dédié à la fabrication de la porcelaine blanche et en rachetant d’autres manufactures, comme l’Ancienne Manufacture Royale en 1986. En 1994, Michel Bernardaud prend la succession de l’entreprise et continue la dynamique de développement. L’entreprise est aujourd’hui le premier fabricant français de porcelaine.
Alexandre Chastagner, fabricant et décorateur, s’installe en 1946 dans l’ancienne manufacture de Gibus et Redon (La Porcelaine Limousine). Curieux d’innovation, il est le premier à Limoges à installer un four à gaz en 1955, qui permet de mieux maîtriser les cuissons et émaillages des pièces.
La production est essentiellement orientée vers la vaisselle de table blanche ou décorée.
L’essor de son activité lui permet de fait construire en 1958 une nouvelle manufacture, mais l’activité décroit à partir de la fin des années 1960.
Rachetée en 1998 par la Société de Coutellerie et d’Orfèvrerie Française, l’entreprise ferme officiellement ses portes en 2002.
Creil et Montereau
faïence
En 1804, les frères Paillart fondent une manufacture et commencent à produire de la faïence fine à décor imprimé. En 1824 elle est dirigée par l’un des frères, Valentin, et son associé Hippolyte Hautin. Après le départ de Valentin en 1836, Hyppolite Hautin et Louis Boulenger prennent la direction de l’usine. La faïencerie devient Boulenger-Hautin et Cie. Il faudra cependant attendre la deuxième génération Boulenger, en 1863 avec Hippolyte Boulenger, pour que la faïencerie locale se transforme en une réussite industrielle. De son côté, le groupe Creil et Montereau est créé en 1840 par le rapprochement des deux manufactures de Creil et de Montereau. la deuxième moitié du XIXe siècle est une période d’expansion et de succès pour la manufacture qui gagne de nombreux prix et médailles. En 1895, la fermeture du site de Creil marque le début du déclin. En 1920, le groupe Creil-Montereau est repris par Hippolyte Boulenger. Les produits sont alors marqués du sigle HBCM (Hippolyte Boulenger-Creil-Montereau). La faïencerie de Montereau ferme définitivement en 1955.
En 1790, une manufacture est fondée par Nicolas-Henri Jacobi mais c’est Paul Utzschneider qui favorise son expansion - Napoléon Ier devient l’un de ses meilleurs clients. En 1836, Utzchneider confie la direction de la manufacture à son gendre, Alexandre de Geiger qui se rapproche en 1838 de Villeroy & Boch. En 1871, suite à l’annexion de la Moselle par l’Allemagne, Alexandre de Geiger quitte Sarreguemines. Son fils, Paul, assure alors la direction. Deux nouvelles usines sont construites à Digoin et à Vitry-le-François. En 1913, Utzschneider & Cie est scindée en deux sociétés, l’une gérant l’établissement de Sarreguemines, l’autre les usines françaises. Après la Première Guerre mondiale, l’unité se reconstitue sous le nom de Sarreguemines-Digoin-Vitry-le-François. En 1978, la manufacture est rachetée par le groupe Lunéville-Badonviller-St-Clément. La fabrication de vaisselle est abandonnée en 1979 au profit de la production de carrelage. L’activité cesse en 2007. Rachetée en 2009 par l’anglais Dudson, la manufacture reprend une production.
En 1911, Emile Betoule, fils de porcelainier, s’associe avec Frédéric Legrand pour acheter la manufacture dite du « Mas de Rome », fondée en 1865 à Limoges.
Deux nouveaux associés, Alary et Joquel, entrent dans la société en 1920, qui devient Betoule Legrand et Cie.
La manufacture est réputée pour la finesse de sa porcelaine, sa blancheur et les formes épurées de ses collections.
En parallèle de cette activité, les ateliers lancent début 1920 une production d’appareillage électrique, la porcelaine étant un excellent isolant et le plastique pas encore à son apogée.
En 1949, un incendie ravage presqu’entièrement les ateliers de porcelaine de table, dont la fabrication est dès lors arrêtée.
La manufacture se spécialise dans la fabrication d’appareillage électrique, renommée aujourd’hui encore dans le monde entier.
Longchamp
faïence
C’est en 1867 que les Poteries de Bourgogne s’installent au sein du village de Longchamp. Elles se développent rapidement, favorisant l’essor économique du village, et obtiennent une médaille à l’Exposition Universelle de 1878 à Paris. L’année 1912 marque le rachat de l’entreprise par Gaëtan Moisand – qui la renomme Faïencerie de Longchamp - et la modernisation de sa production via l’installation de fours à charbon. En 1914, la faïencerie est reclassée «industrie de guerre» car sa production se concentre désormais sur de la vaisselle pour les hôpitaux. Après guerre, la création de nouveaux modèles reprend et les collections se complètent de décors plus classiques. En 1947, la faïencerie compte même une Ecole professionnelle de décoration, modelage et façonnage. Puis l’entreprise entame un lent déclin jusque dans les années 1990 lorsque Villeroy et Boch rachète l’usine. Après deux liquidations judiciaires successives, elle ferme définitivement ses portes début 2009. Une partie du bâtiment a été rachetée par Gérard Larché qui y ouvre un magasin de céramique en 2011.
L’origine de la manufacture date de 1729, créée par Jaques Chambrette.
Il met au point la Terre de Pipe en 1748, donnant une faïence fine et blanche imitant la porcelaine, raison pour laquelle on l’appelle parfois «porcelaine opaque».
Stanislas Leszczyński, alors Duc de Lorraine, lui accorde vers 1750 la distinction de Manufacture Royale, ce qui démultiplie son activité.
Les ateliers de Luneville deviennent la propriété de Sébastien Keller en 1786; les deux usines de Lunéville et Saint-Clément sont réunifiées en 1892, sous l’égide de Keller et Guérin,
En 1922, elles sont achetées par Édouard Fenal, déjà propriétaire de l’usine de Badonviller. Plus tard, en 1979, la famille Fenal achète l’usine de Sarreguemines.
La production de Lunéville s’arrête en 1981.
En 1705 Nicolas Desmoutiers crée à Saint-Amand-les-Eaux une faïencerie où il produit une faïence stannifère (émaillage à base d’étain) décorée en grand feu.
En 1775 l’usine est cédée à Gaspard Bécart qui rachète uniquement le matériel et ferme le site en 1776, pour déménager à Valenciennes.
En 1896 une nouvelle usine est créée à Wandignies-Hamage ainsi qu’une nouvelle marque Saint Amand et Hamage Nord.
En 1900 la «Société Amandinoise de Faïencerie» est établie près de la gare et en 1908 «Ceranord» est créée.
En 1923, l’entreprise change de nom en «Manufacture du Moulin des Loups-Hamage». Elle comporte alors cinq usines.
Les années 1950 marquent la fin de l’histoire de cette manufacture, les usines ferment les unes après le autres, la dernière en 1954.
Porcelain Union, United Porcelain Factory AG Marks
La manufacture est créée en 1921, sous l’impulsion l’Anglo Czechoslovakia bank, qui fusionne alors plusieurs ateliers existant.
En 1927, la manufacture rejoint l’association EPIAG (Erste Böhemische Porzellan Industrie AG), initiative lancée en 1918 par le gouvernement autrichien pour promouvoir la porcelaine de Bohème à travers le monde.
Malgré tout, les usines ferment leurs portes en 1939.
Cette manufacture naît en 1836 de l’union de 2 anciens concurrents, Nicolas Villeroy et Jean-François Boch, qui fusionnent leurs ateliers, créés respectivement en 1789 et 1748.
Son expansion est rapide grâce à ses innovations techniques, et notamment la mise au point d’une faïence extra blanche et résistante, ressemblant très fortement à la porcelaine mais moins chère.
L’activité se diversifie : carreaux, poêles, objets de canalisation à partir de 1870, ou encore pierres de terre cuite.
L’activité et les acquisitions ne faiblissent pas et malgré des années 1980-1990 difficiles, V&B reste un acteur majeur des Arts de la Table aujourd’hui.
Quelques pièces sont estampillées «Made in France-Saar Economic Union», une union économique et politique qui exista de 1947 à 1956, le Land de Sarre choisissant alors de rejoindre l’Allemagne.